Paroles d'expert
Le blog autour du recyclage

Pont-Sainte-Maxence s’attaque aux petits appareils électroménagers

En 2016, l’usine de Pont-Sainte-Maxence recyclera 12 000 tonnes de petits appareils ménagers. Pour parvenir à extraire les fractions valorisables, elle s’appuie sur sa botte secrète : le smasher. Coup de projecteur sur cette innovation.

Imprimantes, modems, petits déchets informatiques, petits photocopieurs ou terminaux mobiles : chaque année, les Français en jettent plus de 100 000 tonnes. On les regroupe sous l’appellation « petits appareils électroménagers (PAM) ».

L’usine Paprec de Pont-Sainte-Maxence s’est spécialisée dans leur recyclage. Avant de valoriser les différentes matières qui les composent : les cartouches, les batteries usagées, les piles, les condensateurs, ces appareils très hétérogènes doivent d’abord être dépollués. Quatre opérateurs placés devant un tapis assurent la dépollution. Ils retirent les câbles, le bois, les sacs d’aspirateur. Les éléments polluants, quant à eux, sont également placés dans des containers dédiés, et les petits appareils ména-gers dépollués continuent leur route vers le smasher.
Paprec Pont Sainte Maxence - Petits appareils électroménagers
Paprec Pont Sainte Maxence - Petits appareils électroménagers
La botte secrète de PSM
Déterminé à hausser la qualité de ses prestations et à se démarquer, Paprec a choisi un outil appelé « smasher ». Cet outil a la particularité de ne pas détériorer les polluants, contrairement aux broyeurs classiques. Les flux de PAM sont acheminé au cœur du smasher pour y être éclatés. Le principe est simple : un axe, dit “flipper”, tourne dans le sens inverse du tambour, ce qui produit des fractions d’une taille homogène facilement triables.

Sorties du smasher, les fractions sont acheminées vers un crible vibrant, qui va procéder à la séparation des fines (fractions inférieures à 30 mm). Le reste des fractions est acheminé vers un convoyeur magnétique (également appelé “overband” ) : il capte les éléments ferreux contenus au sein des produits. Le reste sera acheminé vers des tapis de tri manuel. Cette technique améliore le taux de valorisation de l’ordre de 20 à 30 % et limite la consommation d’énergie.
Le smasher nécessite, en effet, trois fois moins de puissance qu’un broyeur standard pour tourner à plein régime. Abritée par une casemate insonorisée, au cœur d’un bâtiment de 8 000 mètres carrés, cette machine exceptionnelle traite aujourd’hui 5 tonnes par heure de déchets informatiques, électroniques et électriques.
Le tri final
Une dizaine d’opérateurs se charge de trier les fractions susceptibles d’être valorisées au sein des usines Paprec D3E. Outre le recyclage de l’aluminium, cette étape va conduire à sélectionner l’inox, la ferraille, les cartes électroniques ou encore l’induit, que le groupe acheminera ensuite vers un site de transformation (affinage, broyage…). Les piles usagées en mélange seront acheminées vers le site de Cestas afin d’y être triées. Les piles salines et alcalines y seront également recyclées. Les autres fractions, comme le plastique, seront orientées vers une installation de tri des plastiques bromés grâce à des systèmes de flottation ; le plastique « hors brome » sera recyclé.

Pour maintenir un standard de qualité élevé dans le futur, les équipes de Pont-Sainte-Maxence s’engagent, cette année, dans une démarche de mise au standard Weeelabex pour le traitement du PAM, un référentiel européen pour le traitement des D3E reconnu pour ses exigences qualitatives.
Paprec D3E - Collaborateurs
INTERVIEW : Emmanuel Tousaint D'Auvergne, directeur général de Screlec
En 2016, Screlec a été réagréé pour six ans dans sa mission de collecte, de tri et de recyclage des piles, batteries et accumulateurs de portables. Dans la foulée, l’écoorganisme a renouvelé son partenariat avec Paprec. Son directeur général, Emmanuel Toussaint d’Auvergne, nous donne son point de vue sur le secteur.

Pourquoi avoir choisi de renouveler votre partenariat avec Paprec ?
En 2016, après avoir été de nouveau agréés pour six ans, nous avons décidé de lancer un appel d’offres, en privilégiant nos partenaires historiques, tout en tenant compte des perspectives de développement avec eux... Paprec est un partenaire solide et réactif avec qui nous avons développé une relation humaine, simple et de proximité. Nous avons donc décidé d’étendre sa zone géographique de collecte et nous l’avons associé à des projets de développement.
Quelles sont les voies à explorer pour aller plus loin dans le recyclage des piles ?
Il faut aller chercher les gisements diffus. Aujourd’hui, la collecte des piles massifiée est quelque chose d’acquis sur le territoire. Il faut essayer d’aller chercher celles qui sont adossées à d’autres gisements. Une de nos problématiques, ce sont les piles de bureau. On ne sait pas comment les capter en direct. Nous devons travailler avec des partenaires qui soient multidéchets. C’est le cas de Paprec.
Quels sont vos principaux objectifs pour 2016 ?
La priorité est donnée au développement de la collecte. Il nous faut un plus grand tonnage pour répondre à notre cahier des charges. Nous souhaitons également travailler la collecte des piles sur un plan social et événementiel. Lorsque nous organisons des événements impliquant des collèges ou lors d’opérations comme le Téléthon, on voit que cela fonctionne !
Emmanuel Toussaint Dauvergne - Screlec
À quoi ressemblera la filière piles dans cinq ans ?
Difficile à dire. On observe, toutefois, une érosion des mises sur le marché, notamment pour les piles jetables. Parallèlement, la quantité de petites batteries portables est plutôt à la hausse. Screlec, qui fédère les metteurs sur le marché d’accumulateurs portables (téléphonie, informatique, bricolage…), est étroitement lié à l’activité des D3E. Le développement des partenariats avec les détenteurs de D3E, et donc indirectement de petites batteries, demeure un axe central, pour notre éco-organisme.
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