DEEE PRO – L’expertise Paprec

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Écrit par AlexandraP 23 janvier 2019

"Il n’y a pas si longtemps, les équipements électriques et électroniques partaient avec la ferraille", se souvient David Dias, directeur de cette activité pour le groupe Paprec. Désormais, grâce à la réglementation européenne puis française, la collecte et le recyclage des équipements en fin de vie progressent fortement. Les objectifs de taux de collecte des équipements professionnels (parc d’équipements de télécommunication, informatiques, distributeurs de billets, gros appareils industriels…) fixés par la réglementation pas seront à 65 % en 2019, contre 45 % aujourd’hui.

Pour accomplir cette tâche, ils ont deux possibilités : passer par un éco-organisme dédié (Ecologic, Eco-Systèmes, Récylum) ou bien opter pour le système individuel et choisir un prestataire industriel agréé. Le groupe Paprec a décidé d’adapter son activité DEEE professionnels pour proposer des prestations répondant à ces obligations réglementaires, notamment en termes de traçabilité, dépollution et taux de recyclage, un enjeu majeur pour les acteurs de la filière.

Depuis 2005, les producteurs sont responsables de la fin de vie de leurs produits mis sur le marché et doivent les déclarer chaque année à l’Ademe (Agence de la maîtrise de l’environnement et de l’énergie). Ils doivent également indiquer de façon précise les volumes recyclés avec les taux de recyclage correspondants : c’est là que l’expertise Paprec entre en jeu. Paprec collecte les équipements usagés auprès des utilisateurs (détenteurs au regard de la réglementation) ou bien auprès des éco-organismes. Ces équipements sont expédiés vers les sites du Groupe les plus proches. Là, ils sont triés, dépollués, et les matières sont séparées en fonction de leur composition : ferreux, non ferreux, plastiques, métaux précieux…

Les fractions sortantes représentent à ce jour 45 familles, pour la majorité des matières recyclables.

Paprec garantit ainsi la conformité réglementaire de toute la chaîne. « Nos clients (éco-organismes, clients grands comptes) assurent plusieurs fois par an des audits de chacun de nos sites (35 par an au total) ; en parallèle, nos équipes internes contrôlent l’aval de nos filières sur des critères sociaux, environnementaux et économiques », signale David Dias. Cette exigence de contrôle qualité du Groupe, à chaque étape de la chaîne, lui a valu de figurer parmi les entreprises françaises à avoir obtenu le renouvellement de leur certification du standard européen WEEEELABEX. Par ailleurs, grâce à cette traçabilité et aux outils numériques dédiés, Paprec fournit aux éco-organismes ou aux fabricants l’ensemble des données demandées par l’Ademe. Pour l’ensemble des flux, le Groupe garantit des taux de recyclage et de valorisation qui dépassent la législation, laquelle demande des taux entre 75 à 85 % en fonction des flux.

Aller au-delà de la réglementation

Afin d’assurer ces résultats, le Groupe a réalisé des investissements conséquents sur l’ensemble de ses usines pour être en conformité avec la réglementation ICPE(1), mais également sur les outils de réception, tri, stockage et d’informatisation des données. « Avec ces investissements et le partage d’expérience entre ses sites, le Groupe peux proposer à ses clients les meilleures solutions de gestion de ces déchets particuliers », signale Pascal Lermechin, directeur du développement de l’activité DEEE pour le Groupe.

Ainsi, la nouvelle unité dédiée, qui sera installée sur le site de Pont-Sainte-Maxence, dans l’Oise, demandera 4,5 millions d’euros d’investissements. L’inauguration de cette unité est prévue pour juin 2018. En testant à échelle industrielle la détection des plastiques bromés et le tri des résines, par exemple, le Groupe mise sur l’innovation. En effet, selon l’Ademe, ces additifs, utilisés comme retardateurs de flamme, seraient présents dans 7 % des plastiques des DEEE. L’expertise du Groupe garantit aux producteurs industriels avec lesquels il travaille une qualité élevée de prestation dans la gestion de la fin de vie de leurs produits, allant au-delà de la simple conformité réglementaire, et de la valoriser ensuite auprès de leurs clients. « Il nous est arrivé de présenter ces prestations aux côtés de notre partenaire producteur dans le cadre d’un appel d’offres auquel il devait répondre pour la fourniture d’un parc d’équipements », souligne Pascal Lermechin. Le Groupe ne compte pas s’arrêter là.

La réglementation impose désormais la réutilisation avant le recyclage. Les équipes de l’usine de Sarcelles, en région parisienne, testent un process de réutilisation des pièces encore fonctionnelles. Une fois les modalités réglementaires et contractuelles définies, cette activité sera déployée sur l’ensemble du territoire. Par ailleurs, au lieu de laisser la matière recyclée partir vers d’autres usages industriels, les fabricants d’équipements électroniques recherchent des solutions pour injecter davantage de matières recyclées dans la fabrication de nouveaux produits, afin de travailler en circuit fermé. Là encore, le Groupe travaille en partenariat avec certains de ses clients pour leur proposer cette alternative, les faisant ainsi entrer réellement dans l’ère de l’économie circulaire.