Paroles d'expert
Le blog autour du recyclage

Agroforesterie – Recréer le cycle de la nature

Une agriculture rentable et respectueuse de l’environnement est possible. Telle est la démonstration entreprise par les équipes du groupe Paprec avec la ferme pilote créée en Dordogne sur le site de Paprec Agro, spécialisé dans la production de compost à partir de boues d’épuration et de déchets verts.

Un défi
En 2015, les équipes de la société AES, en Dordogne, se lancent un défi de taille : transformer une scierie abandonnée en ferme pilote, en n’utilisant que du compost « maison » et des engrais verts – un projet vertueux bénéfique pour la biodiversité. Deux ans après, le pari est réussi avec la première récolte de maïs et l’arrivée d’un maraîcher.
"L’activité de la scierie avait complètement appauvri le sol, nous avons décidé de prouver qu’il était possible de le faire redevenir fertile. Pour cela, nous avons misé sur l’agroforesterie."
L’histoire commence avec le rachat de 14 hectares, scindés en deux zones, en lisière du site, au bord du parc naturel régional Périgord-Limousin. « Ce parc abrite plusieurs espèces végétales et animales protégées ou reconnues comme espèces d’intérêt communautaire », précise Pascal Fort. Ce commercial chez Paprec Rhône-Alpes est un entomologiste reconnu. Il s’avère que dix hectares du site constituent justement une zone humide précieuse pour la conservation des espèces. Afin de préserver et développer la flore et la faune sur cet espace, l’équipe décide d’y introduire quatre bœufs de type Highland Cattle. Rustiques, autonomes et légers, ils se nourrissent des herbes grossières de la zone humide, qu’ils entretiennent par leur pâturage. Pascal Astier et Olivier Roy, deux conducteurs de chargeuses du site s’occupent des animaux fournis par un éleveur local.
Le deuxième site, de quatre hectares, est à ressusciter complètement. « L’activité de la scierie avait complètement appauvri le sol, nous avons décidé de prouver qu’il était possible de le faire redevenir fertile. Pour cela, nous avons misé sur l’agroforesterie – qui consiste à cultiver sous des arbres », explique Adrien Heraut, ingénieur d’études sur ce projet. Fin 2015, l’équipe d’AES, conseillée par l’association française d’agroforesterie, plante ainsi 500 arbres de 60 espèces différentes. La diversité des espèces assure la floraison – et donc la pollinisation –, en toute saison, puis la production d’humus par décomposition des feuilles. Des nichoirs à oiseaux sont ajoutés par un voisin, membre de la ligue protectrice des oiseaux, pour installer mésanges, moineaux, sitelles... Un perchoir à cigognes est également en cours de fabrication par Jacky Bouchet, ferronnier sur le site, Paprec Agro est situé sur un couloir migratoire de cette espèce protégée.
Restaurer la biodiversité
Avant l’hiver, en partenariat avec les agriculteurs et entrepreneurs locaux, les équipes ont planté un mélange de graminées (avoine) et de légumineuses (notamment de la fèverole) pour assurer un couvert végétal au sol et, notamment, augmenter la teneur en azote du sol. Quelques jours avant l’implantation, du compost fabriqué par Paprec Agro a été répandu pour nourrir le sol et le couvert végétal. Le maïs récolté servira pour l’alimentation animale. « Le rendement est légèrement plus faible que celui observé localement. Mais, sans intrants ni irrigation, l’équilibre économique est meilleur et le cycle naturel est restauré, ce qui est inestimable ! », constate Pauline Camougrand, ingénieure agronome du site. Début novembre, un maraîcher expérimenté s’installe pour produire notamment des fruits rouges, là encore, sur « sol vivant », sans aide chimique. Bientôt à la retraite, il profitera de cette parcelle supplémentaire pour assurer la transmission de ses savoirs et étendre, là aussi, cette pratique vertueuse.
INTERVIEW : PAULINE CAMOUGRAND, INGÉNIEURE METHANISATION
Faire revivre une parcelle, est-ce un pari fou ?
Nous avions pour objectif de montrer qu’il était possible de cultiver en réduisant l’utilisation d’intrants chimiques et l’irrigation, tout en restaurant la biodiversité. Pour cela, il suffit de nourrir le sol ! Nous avons été regardés avec curiosité mais avec bienveillance… et nous sommes en train de prouver que cela marche.
Comment échangez-vous avec les partenaires du projet ?
Depuis le début, nous avons associé les agriculteurs locaux, qui sont les clients des 25 000 tonnes de compost fabriquées chaque année par le site. Nous récoltons les boues et déchets verts dans un rayon de 60 kilomètres, et fournissons sur cette distance. Nous restons en circuit court ! Nous travaillons aussi en partenariat avec la Chambre d’agriculture, le Conservatoire Végétal Régional d’Aquitaine, l’association française d’agroforesterie (Afaf). Nous mesurons les effets de ces pratiques sur la qualité du sol, la fertilisation des cultures, la biodiversité… Des mesures sont effectuées tout au long de l’année et les résultats sont transmis aux agriculteurs avec qui l’on travaille.
Notre service maintenance propose une assistance 24/24 dans un délai de moins de deux heures, 365 jours par an.
Quelles sont vos pistes d’évolution ?
Nous voulons mieux collecter et valoriser les déchets des allées et des salles d’embarquement, ce qui nécessite l’investissement de poubelles biflux par le Groupe ADP. Nous le faisons déjà en partenariat avec Citeo dans trois aérogares de Roissy, mais nous souhaitons généraliser le principe.
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