Paroles d'expert
Le blog autour du recyclage

Paprec, 25 ans pour construire un leader industriel et technologique

D’une petite PME, Paprec est devenu un grand groupe industriel, leader du recyclage en France et un acteur majeur du traitement des déchets. Au coeur de la réussite de ce modèle : un total de 1,7 milliard d’euros dépensés en investissements sur les 25 dernières années. Retour sur une incroyable aventure entrepreneuriale.

Au mois de novembre dernier, Jean-Luc Petithuguenin est consacré « Industriel de l’année » par le magazine L’Usine Nouvelle. Après avoir remporté le prix de l’entrepreneur Ernst & Young en 2012, cette nouvelle récompense est hautement symbolique pour le président fondateur.

Lui qui rachetait, il y a 25 ans, une petite PME à La Courneuve, il est aujourd’hui à la tête d’un groupe familial qui pèse un peu plus de 1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires et emploie 10 000 collaborateurs répartis sur 220 sites en France et en Suisse.

Dès le début de son aventure dans le monde du recyclage, Jean-Luc Petithuguenin rêve de « créer le leader industriel du recyclage français, guidé par le désir d’excellence ». Pour y parvenir, il investit. Et même beaucoup : sur les 25 dernières années, les investissements représentent 1,7 milliard d’euros !

Si bien qu’aujourd’hui, le Groupe dispose d’un outil industriel au meilleur niveau mondial, doté des technologies les plus modernes.
L’obsession de la qualité

Avant d’en arriver au Groupe qu’il est désormais, Paprec a commencé par grandir sur son coeur de métier : les vieux papiers. Mais pas n’importe lesquels : les belles sortes, c’est-à dire les papiers à plus forte valeur ajoutée.

« Dès le départ, nous voulions faire de la qualité premium et nous avons gardé ce credo depuis 25 ans », souligne Jean-Luc Petithuguenin.

Il décroche en 1996 son premier gros contrat avec Québecor, l’un des plus gros imprimeurs d’Europe. Ce marché lui permet d’investir 5 millions d’euros dans l’achat de dix camions et 400 bennes. Mais aussi d’améliorer la chaîne de tri avec de nouveaux systèmes d’aspiration. C’est le début de l’aventure !

Dans la foulée, Paprec ouvre sa première agence au sud de Paris (Villeneuve-le-Roi) et crée La Corbeille bleue, spécialisée dans le traitement des déchets du tertiaire.

L’entreprise devient ainsi numéro un du recyclage papier en Île-de-France : « Investir pour mailler finement le territoire et nous trouver au plus proche des clients est l’une des clés dans nos métiers », indique Erwan Le Meur, directeur général adjoint en charge de la région Île-de-France.
En parallèle, le lancement de FCR, sa propre centrale de vente des matières premières issues du recyclage, vient asseoir le modèle économique de Paprec : la maîtrise complète de sa chaîne de production, de la collecte à la vente, en passant par le tri et le traitement des déchets.
Le client au coeur des préoccupations

Une vision claire accompagne l’entrepreneur dès le début de l’aventure : « L’avenir appartient à ceux qui parviendront à valoriser au maximum les déchets ».

À l’époque, cette vision n’est pas partagée par les concurrents, qui préfèrent l’incinération ou le stockage des déchets. Qu’importe. Jean-Luc Petithuguenin croit en ses idées !Au tournant des années 2000, il s’attaque au marché du recyclage des plastiques.

« L’idée était de vendre des matières premières de haute qualité et à forte valeur ajoutée, explique-t-il. Pour cela, il nous a fallu investir beaucoup dans les usines que nous rachetions pour passer du simple broyage à la régénération complexe de la matière. »

Pari gagnant puisque ces plastiques recyclés sont aujourd’hui reconnus sur le marché européen pour leur très haut niveau de qualité.

Et lorsqu’il investit dans le secteur du bâtiment avec Paprec Chantiers, l’entrepreneur comprend avant tout le monde qu’il faut offrir aux clients les meilleurs taux de valorisation possible de leurs déchets. Le Groupe devient alors précurseur en installant, à Gennevilliers, la première chaîne de tri capable de séparer les déchets industriels banals (DIB), jusqu’alors peu valorisés.

À Wissous, Marseille ou Toulouse, d’autres chaînes de tri voient le jour, capables d’extraire plus de 75 % de matières valorisables (gravats, bois, plastiques). Mais les investissements ne servent pas seulement à financer des chaînes de tri. Ils améliorent aussi en continu la qualité du service aux clients, quitte à vendre ses prestations un peu plus cher que les concurrents avec un positionnement premium.

« Le Groupe offre un service client 24 h/24 et 7 j/7, ainsi qu’un suivi des contrats à distance grâce à la digitalisation. Quant au matériel mis à leur disposition, il est parfaitement entretenu et bénéficie d’une maintenance de qualité », souligne Mathieu Petithuguenin, directeur général délégué, en charge notamment du commerce industriel.

Les investissements financent les innovations qui demain amélioreront encore le service client. Ils favorisent aussi les innovations. Preuve en est la création de la filiale Paprec Agro, implantée en Dordogne et en Gironde. Le Groupe développe ainsi un projet novateur d’agroforesterie. Les ingénieurs agronomes du site de Saint-Paul-la-Roche, spécialisés dans le compost, ont décidé d’associer arbres et cultures sur une même parcelle pour augmenter les rendements de façon naturelle et lutter contre le changement climatique.

« Nous démontrons ainsi que nous sommes en avance sur notre temps », fait remarquer Olivier Seignarbieux, spécialiste du compost et directeur général de la région Grand Sud. Le Groupe a d’ailleurs reçu, en 2019, le Prix européen du développement durable pour ce projet d’agroforesterie.
Valorisation maximale des déchets

À mesure que le recyclage s’industrialise et se structure, les technologies sont de plus en plus pointues et exigent des investissements plus conséquents.

Exemple dans les usines de tri de collecte sélective : « Aujourd’hui, l’investissement dans un centre de tri haute technologie représente 25 millions d’euros, alors que nous étions plutôt sur 7 millions d’euros lorsque nous nous sommes lancés sur ce créneau », rappelle Stéphane Leterrier, directeur général en charge des collectivités.

Après avoir démarré sur Paris et Lens, Paprec exploite aujourd’hui 30 centres de tri de collecte sélective au meilleur niveau, avec des usines qui sont le fer de lance du Groupe, comme à Lyon ou Rennes, capables d’avaler plus de 70 000 tonnes de déchets par an.

Sur les besoins croissants en capitaux, David Dias, directeur national de la division D3E, partage ce constat : « La dernière usine de Pont-Sainte-Maxence, dans l’Oise, qui valorise les petits appareils en mélange, est dotée de broyeurs, trieurs optiques et à rayons X. Budget investi : 10 millions d’euros ! », détaille l’intéressé.
Tout cela ne serait pas possible sans l’appui d’investisseurs capables d’accompagner cette évolution technologique. « Je n’aurais jamais pu réaliser tous ces investissements sans l’appui de partenaires solides qui partageaient avec moi cette vision du temps long. Avant qu’une activité soit rentable, il faut parfois lui consacrer de nombreuses années de travail », souligne Jean-Luc Petithuguenin.

Ce fut le cas sur les déchets de chantiers, par exemple. Mais l’effort et le courage sont toujours récompensés ! « Toutes les grandes banques françaises m’accompagnent depuis le début de l’aventure mais aussi de très grands capitaines d’industries comme Bernard Arnault. Et nous avons toujours délivré les résultats escomptés. »

Aujourd’hui, c’est l’État français, via la Banque publique d’investissement, qui accompagne Paprec dans ses développements pour bâtir le champion français – et demain européen – du traitement des déchets.
La mue du leader du recyclage
Avec le rachat de Coved Environnement en 2017, entreprise spécialisée dans le traitement des déchets des collectivités, Paprec a encore acquis une nouvelle dimension : un acteur majeur du traitement des déchets, capable de proposer à ses clients des solutions de valorisation pour toutes les catégories de déchets.

« Nous maîtrisons aujourd’hui les trois boucles : recyclage des matières, valorisation énergétique et fabrication de compost ou retour à la terre », explique Sébastien Petithuguenin, directeur général du Groupe.

Si la croissance du Groupe a été exponentielle au cours des 25 dernières années, Jean-Luc Petithuguenin ne compte pas s’arrêter là ! La modernisation des usines se poursuit et le Groupe est prêt à s’engager dans des projets de grande envergure.

C’est le cas, en particulier, de la valorisation énergétique. Preuve en est avec le rachat de la branche incinération du groupe Cnim par Paprec, qui représente un chiffre d’affaires de 65 millions d’euros et l’exploitation de dix unités de valorisation énergétique dont cinq à l’étranger (Royaume-Uni, Émirats arabes unis et Azerbaïdjan).
Si, d’aventure, l’OPA de Veolia sur Suez était couronnée de succès dans les prochains mois, de nouvelles opportunités pourraient s’offrir.
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