Paroles d'expert
Le blog autour du recyclage

Interview de Ranjit Baxi, Président du bureau international du recyclage

Comment se porte l’industrie du recyclage à l’échelle mondiale ? Quel regard doit-on porter sur le plan chinois « national sword » ? Autant de questions passionnantes auxquelles a bien voulu répondre Ranjit Baxi, le président du Bureau International of Recycling (BIR).

INTERVIEW : Ranjit Baxi, Président du bureau international du recyclage
La convention du BIR s’est tenue à Hong Kong au mois de mai dernier. Quels sont les principaux enseignements que vous retirez de cette convention ?
Après deux années difficiles en 2015 et 2016 pour notre industrie, la tonalité était plus positive à Hong Kong. On sent que les choses s’améliorent. Les marchés sont sur une pente ascendante et la demande pour nos produits recyclés augmente. Les prix remontent, même s’ils restent encore bas. Je crois que dans les dix années à venir, notre industrie va connaître des taux de croissance record. En 2025, le recyclage devrait représenter un marché capable de générer 800 à 850 milliards de dollars par an.
La Chine est le premier importateur mondial de matières premières issues du recyclage. Le gouvernement chinois a décidé de mettre en place un plan d’action baptisé « national sword », qui vise à limiter l’importation de certaines matières recyclées. Quels effets cela pourrait-il avoir sur l’économie du recyclage ?
Si l’idée du plan « national sword » est de promouvoir des niveaux de très haute alité pour les matières recyclées qu’ils importent, comme l’était le plan green fence en son temps, nous appuyons cette démarche. Chez Paprec, il me semble d’ailleurs que cette idée correspond à votre philosophie. Le BIR a toujours souligné l’importance de produire des matières premières issues du recyclage de très haute qualité. À cet égard, nous nous sommes battus pour montrer que nous étions capables de maintenir cette qualité dans le temps. On peut aussi regarder ce plan en se demandant si cela ne s’apparente pas à une mesure protectionniste. Nous avons des correspondants en Chine et nous pensons que c’est la première interprétation qui prime. C’est une façon, pour le gouvernement chinois, de s’assurer que seules les qualités de papier, de plastique et de D3E qui correspondent à leurs besoins entrent dans le pays. Les Chinois ne veulent plus accueillir des déchets qu’il faudrait encore trier sur place. Ils attendent des matières premières issues du recyclage de qualité.
Ranjit Baxi, Président du bureau international du recyclage
Bio express de Ranjit Baxi
À l’avenir, certains annoncent que la Chine devrait ralentir ses importations de matières premières issues du recyclage : existe-t-il des pays capables de prendre la relève ?
La Chine, avant 1995, n’importait même pas un million de tonnes de vieux papiers par an. Aujourd’hui, ce pays importe 27 millions de tonnes de papiers chaque année. La croissance phénoménale que nous avons connue avec la Chine ne sera pas facile à compenser en termes de consommation de papiers et de plastiques. Toutefois, on observe que la consommation de vieux papiers au Vietnaest en train de croître. On voit qu’en Europe, la Pologne se positionne comme un acteur de plus en plus important dans la consommation de déchets plastique et D3E. La Turquie continue à importer des volumes importants de ferrailles et d’acier de haute qualité. L’Inde va décoller dans les dix prochaines années. En important nos matières issues du recyclage, tous ces pays mis ensemble vont générer une croissance intéressante pour notre secteur.
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